Le domaine skiable de Serre Chevalier choisit l’économie circulaire et poursuit son engagement vers un modèle toujours plus durable des territoires de montagne

Les équipes de Serre Chevalier Vallée ont imaginé et mis en service un programme de production d’électricité renouvelable qui est aujourd’hui l’une des réalisations les plus avancées sur la transition énergétique dans les stations de ski européennes. En réussissant le pari de produire et couvrir 34% de ses besoins énergétiques annuels grâce à trois technologies de production d’énergies renouvelables (hydroélectricité, photovoltaïque et micro-éolien), la société Serre Chevalier Vallée, filiale de la Compagnie des Alpes, a ouvert la voie vers un nouveau modèle. Elle est devenue un laboratoire pour beaucoup de domaines skiables qui s’inspirent désormais de son expertise des EnR pour l’appliquer sur leurs territoires.

Ce volet EnR a présent terminé, les équipes de Serre Chevalier Vallée se sont lancées depuis deux ans dans un nouveau défi : structurer la politique d’économie circulaire du domaine skiable. Ce nouveau défi environnemental et sociétal autour de l’économie circulaire repose sur trois piliers fondamentaux : réduire la consommation de ressources, réutiliser tout ce qui peut l’être, recycler les matières en fin de vie, le tout en intégrant des solutions innovantes et réparables. 

Le domaine skiable de Serre Chevalier a commencé par modifier sa politique d’achat dans une approche privilégiant la récupération en réparant systématiquement quand c’est possible ce qui est cassé ou en démontant les pièces qui ne sont plus utilisées afin de constituer un stock de marchandises et de pièces d’occasion. Le choix des fournisseurs et des achats se fait désormais en priorité avec ceux dont les pièces, machines, outils… sont plus durables et plus réparables. 

Voici quelques exemples concrets dans l’aménagement et la gestion des infrastructures du domaine skiable de Serre Chevalier depuis deux ans autour de l’économie circulaire : 

Lors du démontage de la télécabine de Fréjus, les anciennes gares de départ et d’arrivée ont été démontées et cédées pour des sommes modiques à un agriculteur et un artisan de la vallée afin d’être réutilisées et transformées en deux hangars.

Le bois des anciennes gares du télécabine de Fréjus a été intégralement récupéré. Cela représente 700 m2 bois de mélèze ancien (60 ans). Ce bois précieux est ainsi réutilisé par SCV mais aussi mis à la disposition des locaux pour la réalisation de nombreux travaux de menuiserie et applications intérieures et extérieures, évitant ainsi l’achat de bois neuf (souvent importé d’Autriche).

Sur les 450 tenues de travail et de ski des équipes de SCV, plus de 100 ont été réparées l’année dernière, prolongeant leur durée de vie d’un an.

L’ancienne bâche d’une retenue collinaire ainsi que le geotextile a été démontée proprement et mis en rouleaux afin d’être réutilisée à 100%. Cela représente 8000 m2 pour les deux matériaux qui ont été utilisés pour des usages internes et mis gratuitement à la disposition des salariés de SCV pour être découpés et transformés en bâche de remorques ou pour couvrir les tas de bois de chauffage. Le reliquat sera mis à disposition des habitants de la Vallée.

Désormais, SCV inventorie systématiquement tous les matériaux récupérés, puis décide de leur usage dans les trois ans, pour les vendre ou les donner s’ils sont non utilisés. Le principe est de ne rien jeter sans avoir au préalable réfléchi à un usage potentiel.

SCV ne veut pas s’arrêter là et pense déjà à de nouveaux outils pour développer au plus large sa stratégie d’économie circulaire et l’ouvrir le plus possible aux locaux (privés et professionnels) mais aussi aux professionnels de toutes les régions avec la création d’un centre de ressourcerie, ainsi que la structuration de son stock de pièces d’occasion et sa mise en ligne sur une plateforme accessible de l’extérieur.

Création d’un centre de ressourcerie

L’objectif pour éviter le gaspillage et de créer d’ici à un an un centre de ressourcerie pour se mettre en relation avec l’écosystème local pour la valorisation, la réparation et le réemploi. Il sera ouvert aux salariés et aux habitants de la vallée. Un local existant a déjà été désigné et va être transformé en centre de ressourcerie. 

Structuration du stock de pièces d’occasion et mise en place d’une plateforme à ligne

SCV a fait l’acquisition d’un logiciel de gestion de stocks qui permet la mise en ligne et l’ouverture de son stock à l’extérieur via une plateforme dédiée. L’objectif premier est de mettre en ligne un stock de pièces d’occasion à destination des professionnels. Un projet qui vise à éviter de jeter les pièces usagées mais encore utilisables pour valoriser le plus possible le réemploi. A terme SCV, veut ouvrir sa plateforme de pièces d’occasions à d’autres entreprises de la profession pour fédérer les stocks de plusieurs entreprises et les rendre accessibles en ligne.

Serre Chevalier est aussi l’un des domaines skiables pionniers dans l’application du rétrofit en montagne, en réutilisant et en modernisant les infrastructures existantes, plutôt que d’en installer de nouvelles.  L’acier du télésiège 4 places de l’Eychauda a été récupéré pour remplacer le télésiège voisin de Cibouït. Cela a permis d’éviter la fabrication de nouveaux matériaux et a ainsi réduit les émissions de gaz à effet de serre. Deux dameuses ont également été rétrofité et remis en service pour prolonger leur utilisation durant deux saisons supplémentaires. Cette approche vient compléter les autres efforts du domaine skiable, comme l’introduction de carburants alternatifs à base de végétal (HVO) pour l’ensemble des dameuses (réduction jusqu’à 80% des émissions de CO2) ainsi que l’expérimentation de dameuses électriques.

Serre Chevalier Vallée est devenu au fil des ans un laboratoire de la montagne durable et de l’économie circulaire appliquée aux grands domaines skiables. Ses pratiques montrent la voie à d’autres stations de ski et domaines skiables autour de la réduction de l’impact environnemental, de la gestion intelligente des équipements et de la sensibilisation des usagers comme des professionnels.

Chiffres clés :

•          34 % des besoins énergétiques du domaine couverts par les énergies renouvelables.

•          700 m² de bois ancien réemployés localement.

•          100 tenues de travail réparées, soit 25 % du parc.

•          8 000 m² de bâches et géotextiles réutilisés.

•          Création d’un centre de ressourcerie.

•          Plateforme digitale mutualisant les pièces d’occasion du domaine et d’autres stations.

•          « Rétrofit » d’infrastructures et de dameuses, usage de carburant HVO et expérimentation de dameuses électriques.