Immobilier de montagne : qui achète quoi?

Oui, l’immobilier de montagne a (toujours) la cote… mais auprès de qui ? Moins attachés à une station en particulier que ceux qui achetaient dans les années 70, les « nouveaux » résidents secondaires, plus volatiles, sont (en grande majorité) Français et comptent beaucoup d’étrangers, surtout dans les deux Savoie. Tandis que les trentenaires visent les petites surfaces, leurs aînés voient… plus grand ! Point commun : la recherche du confort qui est devenu le critère n°1. Une tendance décryptée au Salon de l’immobilier de montagne dont la première édition ouvre ses portes du 11 au 13 octobre 2019, à Lyon.

Salon de l’immobilier de montagne
Illustrations : Mr Tadef – Pays-Merveilleux

Des touristes pas comme les autres. Des résidents occasionnels. Des visiteurs entre ville et campagne. D’après l’Insee, il existe 3,2 millions de résidences secondaires en France, un quart se situerait en montagne. Ce que recherchent les résidents ? Une station facilement accessible depuis chez eux pour venir sans difficulté aussi souvent que possible, par la route, le train ou l’avion. Les stations proches de l’aéroport de Genève sont très recherchées et notamment par les étrangers, Britanniques en tête. 

Qui achète dans les stations françaises ? 

Des Français en grande majorité et des étrangers dans les stations internationales. La plupart des étrangers achètent des appartements très spacieux ou des chalets et veulent être skis aux pieds.  

D’après une enquête menée par l’Observatoire BNP Paribas International Buyers en 2018, dans le Top 3 des acquéreurs non-résidents étrangers figurent : n°1 les Britanniques (30%), n°2 les Suisses (21%) et n°3 les Belges (14%). Plus de la moitié des acquisitions réalisées par les étrangers non-résidents en Auvergne-Rhône-Alpes a été réalisée en Haute-Savoie (54%) contre 14% en Savoie et 4% en Isère. 

Dans les Hautes-Alpes, 38% des acquéreurs étrangers étaient Italiens en 2018.  

L’effet Brexit ?

Dans les stations, on n’a pas constaté une fuite importante de Britanniques. Ils restent en tête des acheteurs étrangers non-résidents. Acheter un bien en montagne peut être un moyen pour la clientèle anglaise aisée de placer son argent dans le patrimoine de la zone euro.

Des acheteurs quadras et quinquas 

L’âge moyen des acheteurs s’élève entre 45 et 55 ans. Les trentenaires ont les moyens d’investir dans de petites surfaces. Les quinquas et sexagénaires recherchent des biens plus grands, types chalet qui deviennent successivement au fil des années une résidence secondaire, une maison familiale avant de se transformer en maison principale. Les seniors, n’ayant plus d’enfants à charge, veulent un pied à terre à la montagne. Après avoir profité d’un grand logement, ils rachètent un 2 pièces ou un studio car ils ne sont plus que deux. C’est vite ouvert, vite fermé et les charges sont raisonnables. 

Des biens pour 15 ans… au moins 

Jusqu’à présent, les propriétaires d’un bien immobilier en montagne le conservaient plus de 15 ans. Les nouveaux acheteurs sont moins attachés à la station que ne l’étaient leurs parents dans les années 70. Le mode de vie a évolué : les résidents secondaires voyagent plus et ont moins de vacances.  

Les biens les plus recherchés 

Ce qui se vend le mieux ? Dans l’ancien, le 2 pièces et dans le neuf, le 3 pièces. Pas forcément un chalet, mais des biens de grande taille. Les acquéreurs recherchent le confort dans toutes les typologies.  Le critère n°1, c’est le confort même s’il s’agit d’un studio. Le luxe, c’est d’avoir un peu d’espace. Là où on dormait autrefois à 6, on dort désormais à 4. Des propriétaires achètent des studios prévus pour deux et les transforment en « suite ». C’est une fausse idée de penser que les gens ne veulent que des chalets, car leurs prix restent élevés. Le 4 pièces est la typologie qui a le vent en poupe, avec 3 chambres et un séjour. Il en existe… surtout dans le neuf.  

  • Source : Patricia Parquet – Illustrations : Mr Tadef – Pays-Merveilleux.

Quel budget prévoir pour un T3 ? 

Les T2 et T3 représentent les appartements les plus vendus dans l’ensemble des départements. Voici un prix médian d’un 3 pièces anciens : 

Val d’Isère : 681 100 € 

Courchevel : 395 800 € 

Chamonix : 383 900 € 

Méribel-Les Allues : 350 400 € 

Morzine : 322 700 € 

Les Gets : 289 000 € 

Combloux : 280 000 € 

Tignes : 273 200 € 

Les Belleville : 260 400 € 

Serre-Chevalier : 250 000 € 

Châtel : 234 70 € 

Les Deux Alpes : 220 000 € 

Pralognan-La Vanoise : 214 000 € 

Aime-La Plagne : 208 400 € 

Beaufortain-Val d’Arly : 184 100 € 

Saint-Gervais : 180 000 € 

Contamines-Montjoie : 175 900 € 

Valmorel : 167 000 € 

Stations de Maurienne : 115 000 € 

Sources : notaires de France – BDD Perval. Prix médians observés entre le 1er novembre 2017 et 31 octobre 2018. 

Salon de l’immobilier de montagne, du 11 au 13 octobre 2019, à Lyon.